Chers amis chasseurs de gibier d’eau,

Même si la saison a été plutôt giboyeuse cette année, la grippe aviaire a empêché de nombreux chasseurs de pratiquer la chasse, et pour certains dès la mi-saison. Nous attendons bien sûr l’arrivée du vaccin avec impatience, mais comme nous l’avons constaté, en dehors des élevages d’oies et de canards, le vaccin n’est pas encore disponible pour les autres volailles. Notre objectif est de pouvoir commencer le plus rapidement possible la vaccination de nos appelants, c’est un dossier majeur pour 2024.

Comme chaque année depuis près de 15 ans, vous êtes nombreux à me demander si nous allons pouvoir enfin chasser légitimement les oies quelques jours en février.

Malgré les discussions sérieuses et attentives avec notre ministre de tutelle, nous sommes toujours bloqués par la directive oiseau, et bien sûr par l’arrêt de 1994, émis par la cour de justice européenne.

Tout cela devient vraiment pénible, et nous ferons comme d’habitude, à savoir regarder les oies passer en février, tout en sachant qu’elles se feront gazées ou bâtonnées par dizaines de milliers dans les jours où les semaines qui suivent dans d’autres pays européens.

Nous savons tous que la dérogation utilisée par ces pays se base sur les dégâts aux cultures provoqués par ces mêmes oies. Pour la France, nous avons peu de dégâts de migratrices, mais on commence à avoir un peu de dégâts de sédentaires dans quelques départements.

Je ne vous cacherai pas qu’une proposition m’a été transmise il y a quelques jours, donnant la possibilité pour quelques départements, de "détruire" ces fameuses oies sédentaires quelques jours fin février- début mars, pour qu’il n’y ait aucune confusion avec les migratrices.

Il est clair que cette dérogation ne peut concerner qu’une minorité de chasseurs, et interviendrait plusieurs semaines après la fermeture générale du gibier d’eau.

Quoiqu'il en soit la question de connaitre les prélèvements se pose et aujourd'hui nous ne disposons pas de toutes les données.

Déclarer ses prélèvements sur Chassadapt doit être un réflexe !

Un dernier point sur la situation en Nouvelle-Aquitaine qui est pour le moins inquiétante.

Une association qui se nomme « défense des milieux aquatiques » (DMA), habituée à s’attaquer aux arrêtés de pêche de cette région, a décidé de se lancer juridiquement contre la chasse.

Cette fois ci ce n’est pas par le biais de la directive oiseau, mais par la directive européenne habitat (Natura 2000), que cette association tente de réduire la liste des espèces chassables sur les zones concernées.

En s’appuyant sur les listes de l’UICN, cette association a soumis au juge du tribunal administratif une liste d’espèce qui ne devraient pas être chassées, vu leur état local de conservation. Elle a également demandé des études d’incidence pour les activités humaines et disons-le beaucoup d’autres choses…

Seul le département de Gironde a perdu en première instance sur la zone du bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin. Les autres dossiers départementaux ont été gagnés. Un appel a bien sûr été déposé par l’Etat, mais l’appel n’étant pas suspensif de la décision en première instance, un arrêté d’interdiction de chasse de certaines espèces va donc être appliqué pour le bassin d’Arcachon.

Il est évident que l’attaque en Nouvelle-Aquitaine devrait s’appliquer à d’autres territoires classés Natura 2000 en France dans un avenir proche. Aux structures fédérales, qu’elles soient départementales, régionales ou nationale de s’y préparer rapidement, et c’est déjà le cas !

Je vous souhaite une bonne inter-saison

Amitiés en St Hubert

Willy Schraen